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L'incroyable ballet de wagons à Denges, cœur du fret ferroviaire romand
L'incroyable ballet de wagons à Denges, cœur du fret ferroviaire romand

24 Heures

time04-08-2025

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L'incroyable ballet de wagons à Denges, cœur du fret ferroviaire romand

La gare de triage de Denges est la seule du genre en Suisse romande. Reportage au cœur d'une mécanique qui ventile 500 wagons chaque jour. Publié aujourd'hui à 07h01 À Denges, environ 200 collaborateurs œuvrent pour trier quelque 500 wagons par jour en moyenne. Couverts de graffitis, ceux-ci donnent à la gare de triage des airs de musée du street art à ciel ouvert. Odile Meylan/Tamedia En bref: Ce n'est pas sa vocation première, mais une gare de triage, c'est un peu comme un grand musée du graffiti. Celle des CFF à Denges ne fait pas exception. Ici, le moindre wagon de marchandises, la moindre citerne montée sur essieux porte une œuvre de street art. «Je ne pense pas qu'elles soient réalisées ici par les graffeurs, qui risqueraient d'être repérés. Trop de monde travaille sur les voies», glisse Gabrielle Carluccio. Seule gare de triage romande Il est bien placé pour le savoir. Au sein de CFF Cargo, c'est lui qui dirige la fine mécanique qu'est Lausanne Triage, l'une des cinq gares de triage de Suisse et la seule romande. Des cargaisons de bouteilles d'eau aux piles de rondins en passant par les citernes de gaz ou de ciment, quelque 7 millions de tonnes de marchandises et de matières premières y font escale chaque année. Pas mal, sur un total de 24,3 millions de tonnes transportées annuellement en Suisse par CFF Cargo, dans un secteur qui – pourtant – tire sacrément la langue (lire encadré) . Comme un désert de fer, la gare de triage de Denges cuit sous le soleil. Odile Meylan/Tamedia Comme son nom officiel ne l'indique pas, Lausanne Triage est située à Denges, ce qui n'échappe ni aux automobilistes de l'autoroute A1, ni aux pendulaires de la ligne CFF Lausanne-Genève. Son océan de rails est un univers qui s'observe de loin, mais où l'on vient rarement se plonger. Ce sont pourtant les coulisses romandes du fret ferroviaire, où travaillent environ 200 collaborateurs, de jour comme de nuit. Leur tâche: trier une moyenne de 500 wagons de marchandises quotidiennement afin que tous, arrivés des quatre coins de la Suisse, soient redirigés à bon port avec leur chargement. Si une gare de triage a quelque chose de la galerie d'art, elle a aussi un petit air d'aérodrome. Côté atterrissage, à l'est, un alignement de onze voies réceptionne les trains qui arrivent et dont les wagons doivent être détachés afin d'être redistribués dans de nouveaux convois. Car si ces derniers sont arrivés à Denges tout arrimés – de Sion, Genève ou Chavornay – la destination finale de chaque wagon n'est pas forcément la même. Ils doivent prendre une correspondance, en quelque sorte. Un fin rouage du fret ferroviaire Côté décollage, à l'ouest de la gare, 38 voies permettent d'aligner les trains prêts à repartir, constitués de wagons réorganisés. Entre le secteur d'arrivée et de départ, les rails convergent vers des aiguillages qui assurent cette redistribution. Poussés sur une légère pente, les lourds engins glissent un à un sous l'effet de l'inertie vers la voie où ils sont destinés. «Lorsque les vents sont très forts, on ne détache pas de wagons. Cela peut suffire à les faire rouler tout seuls!» relève Gabriele Carluccio. Chaque jour, des centaines de wagons de marchandises passent par la gare Lausanne Triage des CFF à Denges. Arrivés des quatre coins de la Suisse, ils y sont triés afin de repartir chacun vers sa destination finale. Chloé Din Ce ballet de mastodontes se joue sous les fenêtres de la «vigie», un local aux faux airs de tour de contrôle, niché au dernier étage d'un grand bâtiment qui domine les rails. Un univers high-tech? Pas vraiment. En poussant la porte de ce centre névralgique, on est bon pour un petit voyage dans le temps. Ici, l'aiguillage des trains allant du secteur d'arrivée au secteur de départ se fait avec un tableau de commande datant de 1969. «Ça fonctionne parfaitement», note Samuel, qui occupe le poste d'aiguilleur pour le secteur d'arrivée. Avec un geste précis, il montre comment donner à un wagon l'itinéraire désiré sur le tableau de commande, qui figure schématiquement la gare de triage et ses dizaines de voies. Des deux mains, il actionne simultanément deux boutons: un au point de départ et un au point d'arrivée du wagon. Puis il déplace un petit aimant qui représente le «vrai» véhicule, prêt à rouler en contrebas. Ainsi chaque wagon peut être suivi à la trace. «Ça peut donner l'impression de jouer au petit train», badine Samuel. Dans la «vigie», sorte de tour de contrôle qui domine la gare, les aiguilleurs travaillent sur des tables de commande datant des années 60. Odile Meylan/Tamedia C'est une boutade, bien sûr. Car au pied de la tour de contrôle, face aux wagons en grandeur nature, les travailleurs en habits orange ne jouent pas. Sur les voies qui brillent au soleil comme un désert de fer, le calme plat de la mi-journée n'est qu'un prélude. Si la gare de triage sommeille le matin, elle se réveille l'après-midi, lorsque les premiers trains arrivent avec des wagons à trier. Dès ce moment, l'activité ne cesse plus jusqu'au lendemain. Des sabotiers pour freiner Au secteur d'arrivée, ce travail de tri commence par le perchiste, dont le rôle est de détacher les wagons, de vérifier que les freins sont desserrés et de les laisser glisser sur la pente. S'ils semblent en roue libre, ce n'est qu'une apparence. Tout en étant aiguillé sur la bonne voie, chaque wagon passe sous l'œil d'un radar et sur un dispositif de pesage. Un système de freinage se calibre automatiquement pour adapter leur vitesse, non sans que le doigté humain entre – aussi – en jeu depuis la vigie. Pour stopper les wagons poussés depuis la pente, et qui glissent sur les rails sous l'effet de l'inertie, les sabotiers placent des sabots sous les roues. Odile Meylan/Tamedia Comme au curling, tout l'enjeu est qu'un wagon poussé vers le secteur de départ glisse sur la voie où il est attendu, à la bonne vitesse et sur la bonne distance. Là, deux hommes l'attendent, prêts à l'arrêter avec de lourds sabots, exactement à l'endroit souhaité. «Le rôle de sabotier est tout un art. Il faut que le freinage se fasse en douceur, pour éviter les chocs et donc la casse de marchandise dans les wagons», commente Gabriele Carluccio, qui observe, admiratif, le travail de ses collègues. Sait-il toujours ce qu'il y a dans les wagons? «On peut le deviner», souffle-t-il. Les convois de céréales, par exemple, se ressemblent tous et les logos d'entreprises trahissent certaines cargaisons. «Mais une gare de triage, c'est un peu comme dans un centre de tri postal. On n'ouvre pas les colis pour voir ce qu'il y a dedans.» Le fret ferroviaire: un secteur sous perfusion La gare de triage de Denges est l'un des rouages d'une activité qui perd de l'argent depuis plusieurs années. En mars dernier, l'Assemblée fédérale a adopté un plan de financement pour soutenir le «transport par wagons complets isolés», ou TWCI, avec l'objectif qu'il redevienne viable dans un horizon de huit ans. Une première allocation se monte à 260 millions de francs et doit couvrir les quatre prochaines années de ce programme de redynamisation. Le perchiste a pour fonction de détacher les wagons les uns des autres, afin qu'ils puissent être redistribués dans différents convois selon leur destination finale. Odile Meylan/Tamedia En 2024, le Conseil fédéral relevait que le trafic intérieur par wagons isolés – proposé uniquement par CFF Cargo – joue un rôle important dans l'approvisionnement du pays. Cette même année, les pertes de CFF Cargo se sont néanmoins alourdies de 40 à 76 millions de francs. Une tendance qui ne date pas d'hier, due entre autres à la baisse de la production industrielle. Après l'octroi du soutien de la Confédération de ce printemps, «CFF Cargo Suisse élabore un nouveau modèle de production orienté clientèle et optimisé en termes de coûts, afin de réaliser le plus grand nombre possible de transports sur un réseau efficace», explique Jean-Philippe Schmidt, porte-parole des CFF. Il ajoute que les effets de ce nouveau modèle sur le personnel ne sont pas encore connus. En mai dernier déjà, la suppression de 65 postes à CFF Cargo a été annoncée pour fin 2025, quoique dans un autre domaine d'activité que le TWCI. Sur CFF Cargo et le fret ferroviaire Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Chloé Din est journaliste à la rubrique Vaud & Régions depuis 2015. Elle couvre en particulier le district de l'Ouest lausannois ainsi que les thématiques religieuses et spirituelles. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

À Renens, le 1ᵉʳ Août a mêlé folklore suisse et brunch urbain
À Renens, le 1ᵉʳ Août a mêlé folklore suisse et brunch urbain

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time01-08-2025

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À Renens, le 1ᵉʳ Août a mêlé folklore suisse et brunch urbain

Cors des Alpes et lanceur de drapeau étaient de la partie lors du brunch participatif organisé au terrain de Verdeaux. Publié aujourd'hui à 15h53 L'ensemble Voix des Alpes a fait retentir ses cors lors du brunch de la fête nationale à Crissier. Odile Meylan/Tamedia Le terrain de Verdeaux n'avait presque rien à envier à la mythique prairie du Grütli (UR), vendredi midi à Renens. Cors des Alpes et lanceur de drapeau ont été conviés pour animer le brunch participatif, offert par la Commune après les discours et l'hymne national. Chacun pouvait aussi apporter une spécialité à partager. Le repas était offert par la Ville. Odile Meylan/Tamedia Le quatuor de cors Voix des Alpes, basé à Crissier, a commencé par quelques morceaux traditionnels, alors que les dizaines de convives prenaient le verre de l'amitié et s'installaient à la tablée renanaise. «Nous avons ensuite joué pas mal d'airs populaires: des tangos, des valses, des bossanovas. Un répertoire plus moderne», a précisé Jean-Luc Weber. Un lanceur de drapeau, élément folklorique indissociable d'un 1er Août. Odile Meylan/Tamedia L'ensemble, fondé en 2014, s'adjoint les services de lanceurs de drapeau affiliés à l'Amicale romande des joueurs de cor des Alpes. «Le 1er Août, les organisateurs veulent avoir la totale», a souligné l'ancien inspecteur de la Sûreté. Plus sur la fête nationale Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Fabien Lapierre est journaliste à 24 heures depuis 2022. Basé à Yverdon-les Bains, il couvre principalement l'actualité du Nord vaudois, ainsi que de Neuchâtel. Diplômé de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille en 2010, il a travaillé pour la télévision, derrière et devant la caméra, notamment à Canal Alpha. Plus d'infos @fabienlapierre Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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